samedi 9 mars 2013

Train


J'ai toujours aimé les trains et les voyages en train. C'était l'une de mes attentes lors de ce voyage au Sri Lanka. Le réseau ferré, vieil héritage de l'époque britannique, reste très présent et conserve une certaine touche coloniale. Pour rejoindre Anurâdhapura, première véritable étape et point le plus au nord de mon circuit, je décide de prendre un tuk tuk jusqu'à Gampaha pour rejoindre le train en provenance de Colombo.

Le trajet vers Gampaha permet d’apprécier un Sri Lanka provincial loin des ghettos à touristes: activités commerciales dans les villages, files ininterrompues d’enfants en uniforme revenant de l’école.

Arrivé à la gare, j'ai juste le temps d'acheter un billet, de rejoindre le quai et de monter sans réfléchir dans le train qui arrive à l’heure prévue sur le quai prévu. Je savais que les trains sri-lankais sont souvent bien remplis, mais celui-ci me semble quand même ressembler plus à un train de banlieue qu'à un direct traversant la moitié du pays. Je vérifie auprès des voyageurs si je suis dans le bon train. Et bien non, c'est en effet un train de banlieue. Les voyageurs ont à peine le temps de m'expliquer qu'ils m’indiqueront un arrêt où je pourrai descendre pour reprendre le bon train que notre convoi s'arrête net après quelques mètres: un orage ou plutôt une tempête est en train (si j'ose dire) de s'abattre sur la ville et un arbre vient de tomber sur la voie, tandis que les tôles recouvrant la passerelle s’envolent les unes après les autres:


(Sympa les tôles de la passerelle qui finissent sur le quai...)

Le train fait marche arrière et revient à quai. Je peux en sortir, mais la pluie torrentielle s’abat pendant près d’une heure et le trafic est entièrement paralysé. Tout le monde reste calme: aucune excitation, aucun mécontentement; plusieurs personnes viennent spontanément m’informer de ce qui se passe, m’indiquer le bon train à prendre, qui partira finalement de l’autre quai.
C’est d’abord le train de banlieue qui s’élance. Avec le retard, il est désormais plus que bondé…


Mon train partira quant à lui avec deux heures de retard. Pas de place assise au début, mais l'orage a au moins eu le mérite de rompre cette chaleur étouffante qui m'accompagnait depuis mon arrivée. Rester près de la porte du train, forcément toujours ouverte, me permet de profiter au mieux de l'air frais. Et puis, c'est aussi comme ça que j'avais imaginé mon voyage en train au Sri Lanka…


Rapidement, des voyageurs descendent et j'ai bon espoir de trouver bientôt une place où m'asseoir, même si je n'ai pas envie d'arpenter les wagons avec mon gros sac pour en chercher une.

Mais nous sommes au Sri Lanka, où les gens sont d'une gentillesse extrême et lisent dans vos pensées. Des passagers sont partis à la quête d'une place assise pour moi vers l'arrière du train et me guident jusqu'à elle! Incroyable! Je profite désormais des conditions finalement bien agréables d'un wagon de seconde classe sri-lankais.





Bientôt, j’ai même deux places libres pour moi tout seul et peux profiter du spectacle et de la fraîcheur d’une fenêtre. Bercé par le roulement du train, je ne suis en fin de compte pas mécontent de mon petit périple en train.

Aucun commentaire: