dimanche 30 novembre 2008

Manly Scenic Walkway

Après le pire des transports en commun, le meilleur!

Au départ de la City, vous pouvez prendre des ferries qui vous amènent aux quatre coins de la baie de Sydney. Aujourd’hui dimanche, profitant du retour du beau temps, j’ai pris le ferry pour Manly, une des principales plages du nord de la ville. Le trajet dure 30 minutes et coûte 6 dollars.

Si vous vous installez sur le pont arrière du bateau, vous profitez pleinement du spectacle au départ:





A l’arrivée, vous pouvez profiter de la plage de Manly:



Vous pouvez aussi, ce que j’ai fait, parcourir la «Manly Scenic Walkway», une ballade d’une dizaine de kilomètres le long de la côte avec ce genre de décor:



Une partie de la promenade traverse les paysages sauvages du «Sydney Harbour National Park», le tout à quelques minutes du centre ville. Depuis «Grotto Point», il est même possible d’apercevoir la City à l’horizon:



Je n'ai jamais vu autant de lézards en une seule journée, mais ce ne sont que de vulgaires spécimens d'une trentaine de centimètres qui font pâle figure en comparaison du «Thorny Devil Lizard» rencontré à Uluru ou du monitor de la plage de Port Douglas.

Trackwork

A Sydney comme dans dans le reste de l'Australie, tout est en général très bien organisé. Depuis maintenant deux mois que je suis ici, j'ai utilisé d'innombrables services dans les circonstances les plus diverses et j'ai toujours pu constater un mélange très appréciable de sérieux, d'efficacité et de grande gentillesse. J'aurais bien de la peine à citer une mauvaise expérience.

Mais toute règle a son exception. A Sydney, le canard boiteux est le réseau des trains. C'est une véritable calamité, plus proche d’un pays en voie de développement que d’une ville olympique de 4 millions d’habitants, capitale d’un des pays les plus riches du monde.



À défaut de véritable métro, Sydney dispose d’un vaste réseau de trains de banlieue. Mais si les trains sont vétustes et inconfortables, le réseau lui-même est encore pire. Une particularité de Sydney est en effet que la circulation des trains est fréquemment interrompue durant les week-ends pour cause de «Trackwork» (travaux sur les voies). Ne me demandez ce que sont ces travaux, personne ne le sait. La seule réponse que vous obtenez est que c’est comme ça environ un week-end sur deux depuis de nombreuses années.



Les métros et les RER ne s’arrêtent pas un week-end sur deux à Paris pour cause de «Trackwork»? Les S-Bahn zurichois circulent normalement le dimanche? Peut-être, mais à Sydney, il faut réparer les voies toutes les deux semaines.

Si vous allez sur le site Internet (presqu'aussi affreux et archaïque que les trains eux-mêmes) de CityRail, la compagnie des trains, vous constaterez que la rubrique «Trackwork», qui vous renseigne sur les dates de fermeture des lignes, tient le haut du pavé et correspond à une des grandes subdivisions du site au même titre que la rubrique «Timetables» ou «Tickets & Fares». Dans la pratique, c’est sans doute la rubrique que vous consultez le plus souvent. La seule touche de modernité est la possibilité de s'inscrire à un «free email alert service» qui vous informe des travaux prévus sur votre ligne. Ce week-end, par exemple, pas de train sur ma ligne et je peux déjà voir que la ligne qui dessert l’aéroport sera elle aussi fermée dans deux semaines lorsque j’irai prendre mon avion pour Singapour.



Vous pensez peut-être que j’exagère, mais c’est désormais «officiel»: le réseau de trains de Sydney est le plus mauvais du monde. C’est du moins la conclusion d’un rapport pourtant commandé par CityRail en 2007. Voici un petit résumé du compte-rendu qu’en avait donné la presse à l’époque:
Rail experts from Hong Kong were paid by CityRail to compare Sydney with metro systems around the world for efficiency, cost effectiveness, reliability and maintenance.

They found that Sydney lags behind every city on every key indicator – even compared with the rail systems of Santiago in Chile, Bangkok and Moscow. (…)

The report's findings include:

CITYRAIL trains travel on average just 32km before getting delayed more than five minutes, whereas trains in Hong Kong travel 396km before being delayed;

CITYRAIL'S operating costs are a whopping $6.70 per passenger, compared with 98c in Europe and 69c in Asia;

THE cost of running a Sydney train station is four times the international average; and

CITYRAIL drivers are behind the controls for less than three hours of any seven-hour shift compared with nearly five in Hong Kong.” (Daily Telegraph, March 21, 2007)

Pour l’intégralité de l’article, voir ce lien.

vendredi 28 novembre 2008

Yum cha

Ce midi, une Hongkongaise et un Japonais ayant vécu à Hong-Kong m’ont fait découvrir le yum cha (ce qui signifie «boire le thé»). Nous sommes allés à Chinatown, dans un des restaurants spécialisés dans ce brunch typiquement hongkongais (ou cantonais plus généralement): le «salon de thé» est en fait une immense salle meublée de grandes tables et généralement située à l’étage d’un immeuble. Des serveuses déambulent entre les tables, poussant des chariots sur lesquels on trouve une grande variété de dim sum: baozi, raviolis, rouleaux, poulpe, légumes, pâtisseries sucrées, etc. Vous faites votre choix au fur et à mesure du repas tout en buvant du thé. Le brunch est, paraît-il, très populaire chez les retraités de Hong-Kong qui y consacrent une bonne partie de la matinée après une séance de tai-chi.




Les deux convives m’ont assuré que le décor et la nourriture du yum cha de Sydney étaient en tout point comparable à ce qu’on trouve à Hong-Kong. C’est fort probable, car de nombreux habitants de Hong-Kong avaient émigré à Sydney ou à Vancouver il y a quelques années lors du transfert de souveraineté de la ville à la Chine.

Quoi qu’il en soit, c’est évidemment très agréable de pouvoir profiter de l’expérience et des conseils d’une habitante de Hong-Kong dans ce genre de circonstances. J’ai même appris les «bonnes manières» qui vont avec le yum cha, par exemple tapoter sur la table en guise de remerciement lorsqu’un des convives vous sert du thé. Maintenant, il ne me reste plus qu’à aller à Hong-Kong, peut-être un plan B au cas où la Thaïlande est inaccessible?

Little Thailand?

Un des aspects les plus importants de la vie loin de chez soi est incontestablement la nourriture. Lors de mes trois mois de séjour linguistique à Cologne, j’avais été confronté à un véritable désert culinaire. Trouver ne serait-ce qu’un sandwich aux vagues saveurs méditerranéennes relevait de l’exploit et ma «Currywurst» hebdomadaire était le comble de l’exotisme.

Situation radicalement inverse à Sydney. L’immigration asiatique y est importante et la ville regorge de petits restos bon marché. Voici une sélection de quelques restaurants situés entre l’université et mon domicile:



Bon, j’avoue que le choix est un peu biaisé. On trouve aussi quelques italiens, danois(?!), indiens, vietnamiens, japonais, etc. Bref, on trouve de tout à Sydney, mais surtout du thaï, ce qui est le plus important.

Outre la diversité, le second avantage est le prix très abordable. Tous les restos thaïs situés près de l’université offrent des formules «lunch» comprises entre 6 et 10 dollars. 6 dollars, cela fait 3 euros ou 4,50 francs suisses au cours du change actuel. Indépendamment des différences de taux de change et de pouvoir d’achat, 6 dollars, c’est le prix de deux cafés et moins qu’un menu «BigMac».

Pour ce prix-là, je mange tous les jours au restaurant. Et pour éviter l’indigestion de pad thaï et de green curry, je ne mange thaï qu’un jour sur deux. Le jour restant, j’alterne entre indien, vietnamien et japonais. Aujourd’hui, pour changer un peu, je suis allé manger un laksa dans un restaurant peranakan (chinois de Malaisie).

Un élément curieux est que la communauté thaïe n’est pas du tout importante à Sydney, si on se réfère aux statistiques de l’immigration. À croire que tous les Thaïlandais de Sydney travaillent dans des restaurants.

En parlant de la Thaïlande, j’ai passé une partie de mon week-end pluvieux à organiser ma semaine de vacances en Asie lors de mon stop-over à Singapour, ne sortant que pour me rendre brièvement au...



Comme je l’avais initialement prévu, je resterai sur la péninsule malaise et visiterai donc… le sud de la Thaïlande. Programme très classique en perspective: parc national de Khao Sok, Ao Phang Nga, Krabi, Ko Phi Phi et Phuket.

J'ai réservé mes billets d'avion un jour avant que les manifestants antigouvernementaux n'occupent l'aéroport de Bangkok. Il ne me reste donc plus désormais qu'à suivre l’évolution de la situation. A priori, je ne suis pas trop inquiet : je ne passe pas par Bangkok et les aéroports ne resteront vraisemblablement pas bloqués durant trois semaines (on n’est pas en France!). Ma crainte concerne plutôt le risque de troubles dans l’hypothèse où l’armée se rangerait aux cotés des manifestants et renverserait le gouvernement. Il n’est en effet pas certain que la majorité de la population soit d’accord avec les manifestants. Pour l’instant, la situation est calme et limitée à Bangkok.

mercredi 26 novembre 2008

Printemps

La routine s’est définitivement installée dans ma vie de «Sydneysider». Comme toujours, je suis bien occupé par mes cours d’anglais et un programme de traduction beaucoup trop chargé.
La météo ne se prête pas non plus à de grandes découvertes. Je croyais que les saisons étaient inversées dans l’hémisphère sud et que nous étions censés nous diriger vers l’été. Bizarrement, le temps ne cesse de se détériorer. Les premières semaines de mon séjour à Sydney ont été marquées par un temps splendide: ciel azur et températures élevées. Puis, la météo est devenue plus instable, avant de se détériorer franchement. Ce dimanche, j’ai même été contraint d’enfiler un pull, pour la première depuis plus de deux mois! Et cela n’a même pas suffit à me protéger de la pluie et du vent. Un vrai temps d’automne.

Les prévisions sont toutefois plus optimistes pour le week-end prochain et, dans l’ensemble, le printemps à Sydney est vraiment très agréable. Dès lors que vous vous éloignez du cœur de la city, la capitale est une succession de quartiers résidentiels aux petites maisons victoriennes avec jardins «à l’anglaise». Le caractère «savamment négligé» de ces jardins, couplé à une flore sensiblement différente de celle qu’on a l’habitude de trouver en Europe, font de Sydney une ville très fleurie et particulièrement agréable au printemps. Les trottoirs sont souvent étroits et la végétation a tendance à les envahir:





J’en viens presque à retrouver mon désir d’enfance qui était de devenir jardinier.

Sydney compte notamment de nombreux jacarandas. Si l’arbre est originaire du Brésil, il s’acclimate visiblement très bien aux villes australiennes. Pendant quelques semaines au printemps, les jacarandas se couvrent de fleurs bleues violacées. Un des plus beaux jacarandas de Sydney est peut-être celui de l’université:



ou alors ceux que je vois depuis la fenêtre de ma chambre:

lundi 10 novembre 2008

Road Trains

Message spécial à l’attention de mon neveu Emile.

Désolé de ce long silence. Plusieurs mandats de traduction se télescopent en ce moment. Les soirées et les week-ends y sont exclusivement consacrés! Cela ne me laisse pas beaucoup de temps pour rédiger des messages, et de toute façon peu de choses à raconter. En plus, mon appareil photo est en réparation.

Alors je reviens pour la dernière fois sur mon séjour dans le Centre rouge. J’espérais y croiser de nombreux «Road Trains», ces énormes camions à trois ou quatre remorques qui sillonnent les routes rectilignes du désert australien. Je n’ai finalement pu en voir qu’un seul. Il avait bien l’inscription «Road Train» sur le moteur:



Mais il était finalement assez petit, pas vraiment différent de ceux qu’on peut rencontrer dans les rues de Sydney:





À noter tout de même les moteurs à l’avant, «à l’américaine».

Pour des photos plus impressionnantes de «Road Trains», voir ce lien.

samedi 1 novembre 2008

Kings Canyon

La journée que j’ai préférée lors de mon séjour dans la région d’Uluru fut l’excursion à Kings Canyon, dans le Watarrka National Park. Uluru est impressionnant, mais constitue une sorte de «monument naturel» que l’on contemple pour ainsi dire «de l’extérieur». Kings Canyon est en revanche un site qui offre la possibilité de superbes ballades et permet donc d’expérimenter de manière plus directe et plus physique la beauté et l’aridité de cet environnement naturel.

Le départ de l’excursion est fixé à 4 heures du matin (si c’est pas des vacances actives, ça!). La raison d’un départ si précoce est le souci d’atteindre la destination du jour, située à quatre heures de route, avant que la chaleur ne devienne trop importante. Ce départ et ce trajet nocturnes permettent de se rendre compte de l’importance de la faune dans cette région en apparence désertique. La plupart des animaux vivent la nuit et c’est donc de nuit qu’on a le plus de chances de les voir. La première consigne du chauffeur du car avant le départ est: «Interdiction de se déplacer à l’intérieur du bus avant le lever du jour à cause des fréquents coups de frein.» De fait, à plusieurs reprises, le chauffeur freine fermement pour éviter de heurter des animaux. Kangourous, buffles ou chameaux sont visibles le long du trajet. (Si, si, il y a des chameaux en Australie et le pays les exporte même en Arabie saoudite.)
Je vois une petite dizaine de kangourous. Le chauffeur me dira en avoir vu une bonne quarantaine durant le trajet.

La halte «Brekky», ou halte petit-déjeuner, permet de faire la connaissance d’Aline, qui réunit deux qualités statistiquement improbable dans un groupe d’une vingtaine de personnes perdues dans le désert australien: premièrement, elle est Lausannoise; deuxièmement, qualité encore plus rare, elle voyage seule (c’est bizarre comment, même en groupes, la plupart des gens ne semblent pouvoir voyager que par deux; les voyages en groupe seraient pourtant beaucoup plus agréables et riches en rencontres si chacun voyageait seul).

Quoi qu’il en soit, la halte petit-déjeuner est aussi consacrée à la question existentielle du jour: «Creek Walk» ou «Rim Walk»? Je traduis: faut-il faire la petite marche facile qui explore le fond du canyon (Creek Walk) ou plutôt la longue marche difficile qui fait le tour du canyon par le sommet des falaises (Rim Walk)?

Au départ, je pensais me limiter à la version light. Les organisateurs du tour m’avaient remis une lettre rappelant que les Rangers déconseillent «strongly» de faire la Rim Walk par des températures élevées. Ma visite de Kata Tjuta la veille sous un soleil de plomb avait fini de me convertir à ce jugement.
Une fois dans le car, toutefois, les guides envoient des messages pour le moins contradictoires. D’un côté, ils nous disent que la Rim Walk n’est pas si difficile et nous font comprendre qu’il serait vraiment bête de ne pas la faire. D’un autre côté, ils nous rappellent qu’elle exige un «high level of fitness» et nous font signer une décharge de responsabilité si nous l’entreprenons (avec eux). Après une brève discussion avec le guide et constatant que la température est encore relativement fraîche en ce début de journée (un frisquet 27 degrés à 8 heures du matin), je décide finalement de faire le grand tour.

La montée initiale est effectivement raide et mieux vaut ne pas l’entreprendre par 40 degrés en plein milieu de l’après-midi. J’ai appris plus tard que son surnom dans la région est... «Heartbreak Hill». Pour le reste, la marche ne présente aucune difficulté particulière, même si sur le coup des 11 heures, après trois heures de marche, le soleil commence vraiment à cogner!

Mais l’effort demandé est plus que jamais une partie du plaisir éprouvé et le spectacle offert durant cette marche le justifie amplement. Le parcours de plus de trois heures offre des vues époustouflantes sur les parois vertigineuses du canyon et le désert environnant. La roche est par endroits si rouge que le contraste avec le tronc clair des eucalyptus donne un aspect irréel et encore plus spectaculaire au paysage.

Bref, j’ai adoré Kings Canyon. Que dire d’autre sinon que c’est beau!







J’ai tellement adoré Kings Canyon que je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais de faire mon premier vol en hélicoptère! La possibilité existe de survoler le canyon pour pas (trop) cher et je convaincs Aline de faire l’expérience. Nous volons donc quelques minutes au-dessus de cette région. Le spectacle est grandiose. Plus encore que les vues plongeantes sur le canyon, c’est la perspective dégagée sur l’immensité du désert qui impressionne.





Aline, puisque je crois que tu lis ce blog (depuis Lausanne maintenant), j'espère que c'est aussi un beau souvenir pour toi.

De retour sur terre, le repas du soir sera lui aussi un repas de découvertes, avec saucisse d’emu, brochette de kangourou et brochette de crocodile au menu. Verdict: le crocodile, c’est élastique, caoutchouteux et sans goût (en plus, c'est pas vraiment la région); le kangourou, en revanche, est vraiment très «tasty» et, paroles de locaux, il paraît que c’est «low-fat and high-protein».

Thorny Devil Lizard

Voici le «Thorny Devil Lizard» (ou Moloch), rencontré lors de ma balade au pied d'Uluru. Malgré son camouflage et sa carapace couverte d'épines qui lui donnent des allures militaires (sans parler de son nom diablement menaçant), ce petit lézard est totalement inoffensif et plutôt placide.