mardi 4 janvier 2011

Luang Prabang - Premières impressions

Les personnes ayant fait le tour de l’Asie du Sud-Est citent souvent le Laos comme leur destination préférée. Malgré ou sans doute parce qu’il s’agit du pays le plus reculé, le moins spectaculaire et le plus modeste par rapport à ses voisins.

Pays isolé et enclavé, sans accès à la mer et constitué principalement de montagnes et de forêts impénétrables, le Laos est resté inconnu en Occident et non cartographié jusqu’au 19e siècle. Il faut se promener en dehors des villes pour apprécier le courage d’Henri Mouhot, l’explorateur français qui, après avoir "découvert" les temples d’Angkor au Cambodge, est parti en 1861 explorer les terres "au-delà de Siam". Parcourant 20 km par jour dans la jungle accompagné d’une caravane de douze éléphants, il arrive à Luang Prabang le 25 juillet 1861. Son jugement: "Si ce n’était la chaleur accablante, je l’appellerais un petit paradis".

Le paradis s’est malheureusement transformé en enfer pour le pauvre Mouhot, puisqu’il y meurt de la malaria. Sa tombe se trouve à quelques kilomètres de Luang Prabang.

Pour ma part, j’ai choisi d’arriver à Luang Prabang en janvier et non en juillet, ce qui me permet d’éviter la chaleur accablante et de profiter du petit paradis (même si je dois parfois batailler contre quelques moustiques).

Luang Prabang a été la capitale royale et le centre religieux du Lane Xang, ou plus exactement Lane Xang Hom Khao, c’est-à-dire du "Pays du Million d’Eléphants et du Parasol blanc"(beau nom pour un pays).

La ville est notamment réputée pour la beauté et la quantité de ses temples. Les bonzes et surtout les novices y sont omniprésents. La plupart sont de jeunes lycéens qui terminent leur formation secondaire dans les temples. Ils cherchent volontiers le dialogue avec les touristes afin d’exercer leur anglais. C’est ainsi que, dès le premier soir, alors que j’essaie de me remettre de mon long voyage et du décalage horaire, ma première sortie dans les rues de la ville se transforme en longue conversion de près d’une heure avec un jeune novice. Assis sur un muret du monastère, il m’interpelle d’un "sabaidee" (bonjour) avant d’engager la conversation et de m’assaillir de questions. Le monde est aujourd’hui ainsi fait que, quelques heures après avoir quitté Paris, vous pouvez vous retrouver à Luang Prabang en train de discuter avec un jeune moine laotien qui veut savoir ce que vous pensez de Bismarck!

Evidemment, la ville est désormais très touristique et cette évolution n’est pas toujours très heureuse. Mais il suffit de quitter les quelques rues sacrifiées au tourisme et remplies de restaurants servant pizzas et hamburgers (sérieusement, qui vient au Laos pour manger des pizzas?) pour apprécier un autre visage du Laos. A quelques centaines de mètres au sud de la ville, vous croisez les enfants qui reviennent de l’école et vous saluent d’un sourire et d’un "sabaidee". Les enfants au Laos sont sans doute les plus beaux et les plus craquants que vous puissiez rencontrer.

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