jeudi 18 décembre 2008

Khao Sok

Changement radical d’environnement en quelques heures. Dimanche, j’ai déjeuné sur le pouce à Sydney juste avant de prendre mon vol; dimanche soir, j’ai dîné à Singapour où je me suis arrêté pour dormir, et lundi midi, j’ai déjeuné confortablement installé près d’une rivière à Khao Sok, dans le sud de la Thaïlande, en regardant des singes.

Lundi matin, un vol low-cost me conduit de Singapour à Phuket. Pour rejoindre la jungle de Khao Sok le plus rapidement possible, je me suis offert le luxe d’un «transfert privé». Un chauffeur m’attendait à l’aéroport en voiture climatisée. Cela me faisait gagner pas mal d’heures par rapport aux transports publics et les prix thaïlandais permettent ce genre d’extras. En fait de chauffeur, il s’agissait d’une chauffeur: une jeune Thaïlandaise en polo jaune en l’honneur du roi (évidemment, c’est un lundi). Passant devant un bâtiment, elle m’explique avec un charmant accent thaïlandais qu’il s’agit d’une nouvelle construction, mais que l’ensemble «is big but not very functional». Je suis un peu surpris de voir une jeune fille originaire de Khao Sok disserter en anglais sur la fonctionnalité des nouvelles constructions gouvernementales. Je découvre qu’elle prépare un doctorat en management à l’Université de Bangkok et s’apprête à reprendre l’activité hôtelière de sa famille à Khao Sok. L’industrie touristique représente, je crois, 6% du PIB de la Thaïlande. Elle fait vivre des millions de personnes et finance sans doute les études de bon nombre d’entre elles. Comme quoi, le tourisme a aussi du bon.



Arrivée à Khao Sok: alors que je suis occupé à regarder le paysage, la voiture fait un mouvement brusque pour éviter un obstacle: «Did you see it? Big snake on the road!», me dit ma conductrice. Non, je ne l’ai pas vu, mais cela suffit à planter le décor. Khao Sok est un petit village situé dans la forêt tropicale, écosystème vieux de 160 millions d'années, dans lequel on peut rencontrer des serpents donc, mais aussi (paraît-il) des ours malais, des singes, des léopards et quelques tigres (pour une liste complète, voir ici).

C’est dans cette forêt et au milieu de cette faune accueillante que je vais passer ma première nuit en Thaïlande.





Admirez l’intégration de l’hébergement à l’environnement. Ne me demandez pas comment c’est possible (il faut sans doute avoir fait un doctorat en management), mais ces petits bungalows sont totalement équipés: électricité, ventilateur, toilettes et douche. L’aventure se limite à l’absence d’eau chaude. Comme toujours dans la forêt, c’est le bruit qui impressionne. À Khao Sok, les cigales émettent un son tellement strident qu’il ressemble plus à une alarme incendie qu’à un son naturel.

De votre petite terrasse, vous pouvez regarder les macaques sauter d’arbres en arbres (ou parfois sur le toit de votre «treehouse»). Il y a évidemment quelques risques inhérents à ce genre d’environnement. Personnellement, j’ai failli être assommé par un singe. Ce maladroit a sauté sur une branche morte et les deux sont tombés à deux mètres de moi (remarque aux âmes sensibles: le singe est sorti indemne de l’accident; il avait juste l’air un peu gêné de s’apercevoir que j’avais été témoin de ses exploits).





Programme de l’après-midi: une promenade dans la forêt à dos d’éléphant. J’ai découvert que les éléphants ont des cheveux (bientôt plus que moi). Sur mon chemin, j’ai vu un serpent déguerpir face à l’avancée de mon éléphant. J’ai alors compris ce que voulait dire «big snake». Le «big» n’est pas usurpé.





Au retour, je me promène dans le village de Khao Sok. Même si le tourisme est la principale activité locale, il s’agit vraiment d’un petit hameau. Pas même un petit «Seven Eleven» (enseigne de proximité que l'on trouve partout en Thaïlande comme en Australie d'ailleurs) à l’horizon. Un groupe de quatre jeunes locaux assis à une table m’invitent à faire un brin de discussion. Ils m’expliquent que j’ai raison de venir à Khao Sok: «Khao Sok is good for you; Pattaya = mafia, not good for you!» m’affirme l’un d’entre eux. Je suis d’accord avec lui.

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